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ANATOMIE DU LABO 1.0

 FRENCH: Exposée pendant une semaine à l'"Anatomie du Labo". Des oeuvres inspirés de courts métrage selectionnés au festival de Clermont-Ferrand, dans la selection Labo (des formes narratives assez experimentales). Premier Cartel, gros! 

LE TEXTE A COTE DU TELEPHONE ROUGE:

-De l’ordinaire, faîtes un triomphe!

   C’est arrivé en milieu de semaine, c’était pas prévu. Lundi, Mardi, pas un geste ne trahissait ce que Mercredi nous réservait. Jeudi, plus la force. Jeudi, un mur.

Dès Vendredi, je m’attèle à redompter mon quotidien, qui deux jours plus tôt m’a échappé. Samedi, ma main égratinée persevère. Puis Dimanche, je berne tout le monde. Dimanche, mes gestes sont des gestes d’acteurs. 

Mercredi, comme je m’en souviens à peine! De ce coup de fil en cris. Comme je l’ai bien enterré ce jour-là, et cet anonyme au bout du fil, celui qui ne m’a pas dit ce qu’il faudrait faire l’urgence passée; Jeudi il faudra tout réapprendre, marcher, se laver, s’habiller.

Mercredi est bien loin ! et, avec lui, l’impuissance. Aujourd’hui, petit démiurge de mon propre monde, c’est d’un geste quasi-divin que j’ouvre mon placard. Victoire! que celle de ne pas me laisser un seul instant à l’intérieur de moi. Un héros qui fait la vaisselle.

       Quand on me demandera, Vendredi -et puis tous les jours d’après aussi-, ce qu’il s’est passé Mercredi, je me persuaderai «Rien de plus que Mardi!». Entre Midi et deux, je lirai un livre, je lierai aujourd’hui avec avant-hier dans un flou que les mouvements de mes habitudes médiôcres dessinent. Je l’entretiendrai cette chorégraphie calme. Ils ne porteront pas la mélancolie, mes gestes de survie: je les ai trainé à la lumière.

      Mes routines ont un goût de dimanche, j’écoute des musiques ternes, je lis des livres creus, je mange en silence. Loin de moi les Mercredis, loin de moi l’Aventure.

     A 8h05, je me lève. Si jamais quelque chose m’échappe, tout s’échappe. 8h06 au lieu de 8h05 et tout s’écroule. Pas la force de reconstruire mes ruines une seconde fois. C’est l’heure du thé! Il n’y a plus que la bouilloire qui gémit dans le salon désormais. Rien ne crit.

      Les dimanches, c’est quand j’imite, d’un geste gauche, ce que je faisait avant Mercredi. Comme je jalouse ce gamin du début de semaine, à la tranquillité insolente et naturelle, qui Mardi encore s’ennuyait de sa sérénité.

 ENGLISH: I had the occasion of taking part of an exhibition "Anatomie du labo" during one week. Pieces inspired by some shorts selected in the shorts movie festival of Clermont-Ferrand, in the Lab section (movies with experimental narrative forms).

I made an installation called "After emergency, the daily life..." inspired by the movie Hätäkutsu (emergency call) by Hannes Vartiainen and Pekka Veikkolainen. I wrote a text with it, but You won't find there any translation. I choose to let it in french, because I think it won't be perfectly translatable.

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